« La Cure »
Août 2005
Une proposition de Frédérique Lecerf
En
juillet 2002, le Centre d’art proposait une expérience inédite
à l’initiative de Frédérique Lecerf : « La
Cure, traitée d’art contemporain ».
Clin d’œil au passé thermal de Pougues-les-Eaux, la Cure d’art
contemporain donnait la possibilité au public, sur réservation,
de vivre pour la durée de son souhait en résidence, et de partager
la vie et le travail d’artistes, dans le Centre d’art. Pendant trois
semaines en continu, Les « curistes » en résidence au Centre
d’art et les artistes se sont saisies de l’espace réel du
Centre d’art et son contexte: le Parc, le casino, la commune, son passé
et son environnement… et ont menés de multiples expériences
artistiques : actions, expériences, performances, conversations, débats,
le tout enregistrés par des vidéos, des photographies, des bandes
sonores, des textes. Il s’agissait de rejouer et redistribuer les rôles
et les fonctions, en partageant le processus de création. Les visiteurs
étaient conviés non plus à la contemplation d’œuvres,
mais à une véritable expérience artistique en devenant
participant d’une œuvre en train de se faire en associant en permanence
pensée et plaisir.
Cette expérience humaine très forte a suscité beaucoup
de questions, les protagonistes l’ont vécu de manière très
différente, et il a fallu plus d’un an pour en rendre compte par
une publication d’un livre et d’un film, « La Cure Stories
». Malgré le souvenir impérissable qu’elle a laissé
chez tous, la Cure a aussi laissé un goût d’inachevé,
le sentiment que cela aurait pu être mieux, que le but n’a pas été
complètement atteint. Aussi, l’été 2005 sera l’occasion
de retenter l’expérience, en modifiant quelques données,
quelques paramètres dans l’organisation et la configuration de
La Cure, afin de donner les conditions optimales pour atteindre un état
fictionnel, construire un récit et en enregistrer les séquences
jour après jour.
F.L.
: L’espace-temps la Cure a existé et a suscité un
grand nombre de questions, qui auprès des curistes a été
je crois un enrichissement, je l’ai constaté lors des nombreuses
interviews de curistes que j’ai réalisées au cours
de cette année passée. Les moments vécus dans la
Cure sont restés très forts dans leurs mémoires grâce
aussi à ces temps de vide et de discussions. Mais aussi par la
fiction du réel. L’espace-temps que j’avais mis en
place était donné, le principe de la présence des
curistes et des trois artistes par semaine aussi. Ce qui m’intéressait
était de réaliser le passage entre « l’instant
» et « le maintenant ». On vient de vivre cet instant
et bien nous allons rejouer cet instant qui deviendra un « maintenant
», ainsi le maintenant devient un enjeu et pas un jeu. Par la même,
cela devenait : penser le « maintenant ». A mes yeux la fiction
atteint son paroxysme lorsque qu’il se passe quelque chose dans
cet « entre » entre l’instant et le maintenant, ce que
j’appelle sûrement ce supplément d’âme. |
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D.Y.
: En effet, les curistes se sont sentis dans un temps et un espace suspendus,
dans lequel ils se considéraient presque tous comme « à
disposition » en tant que matière. Comme le disait une curiste
: « nous sommes vos pots de peinture ». Au Centre d’Art,
on nous a souvent demandé : « Quand faites vous une deuxième
Cure ? », ce qui est bien le signe que cette aventure a marqué
les esprits, et correspond à une attente, une envie de vivre autre
chose avec l’art. A partir de tout ce que l’on vient de dire,
tes insatisfactions et tes convictions, comment imagines-tu aujourd’hui
une deuxième expérience ? |
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F.L. :« L’aménagement du programme est une partie intégrante de la Cure et détermine les conditions d’apparition de la forme. Dans la projection d’une deuxième expérience, j’imagine la présence du curiste pour un temps minimum de quatre jours, afin qu’il puisse se révéler et intégrer le processus pleinement, en évitant les arrivées et départs quotidiens. Concernant ma collaboration avec les artistes, il m’est apparu comme une nécessité de constituer un véritable corps, comparable à une équipe de cinéma ou une compagnie de danse. Cette équipe trouverait sa cohésion par une résidence commune, en amont de la Cure. Je limiterai le nombre d’artistes, sans doute à quatre, afin d’éviter la dispersion des propos. Le planning se constituerait avec un jour de relâche tous les quatre jours, car le mois continu était très éprouvant. Ainsi l’espace-temps s’élaborerait sur quatre fois quatre jours, en excluant totalement l’idée d’une exposition finale qui a existé lors de cette première tentative, car la monstration de l’expérience a occupé une part de mon esprit et celle des artistes et nous a détournée de ce qui m’intéressait précisément le « à vivre » et non le « à voir ». La difficulté est dans le choix des artistes invités. Au lieu de solliciter des personnalités pour leur capacité au déplacement, ce qui n’est finalement qu’une attitude, je m’attacherai à cette notion de fiction du réel, qui devra être au cœur de leur travail, peu importe leur médium. Ainsi, il me semble que les conditions d’apparition de la narration seraient réunies, sans pour autant enlever la dimension qui a été fortement présente dans cette première Cure, espace de liberté, espace de vie, espace de convivialité, espace de pensée. » Frédérique lecerf, Danièle Yvergniaux, extrait de l’entretien, in « La Cure », Parc Saint Léger – Centre d’art contemporain, Pougues-le-sEaux, 2003 |
Ainsi, la Cure de l’été 2005, bien que fondée sur les mêmes principes de base que la première fois, se jouera sur un rythme différent : des sessions de quatre jours continus, avec une présence permanente des mêmes curistes, et, en revanche, un nombre limité d’intervenants-artistes, qui seront présents pendant toute la durée de l’expérience.Ceux-ci viendront en résidence 15 jours en avril 2005,
Renseignements sur : www.cure-pougues.com
Parc Saint Léger – Centre d’art contemporain
Avenue Conti
58320 Pougues-les-Eaux
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Le livre
"La Cure, traitée
d'art contemporain" 20€
Le DVD,
"La Cure Stories" 20€
au Parc St Léger - Centre d'art contemporain
Avenue Conti
58320 Pougues-les-Eaux